Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du novembre, 2020

La défaite du Karabagh est aussi celle des valeurs démocratiques

  Evidemment, il est difficile d’analyser à chaud les derniers évènements autour de la guerre du Karabagh, encore plus lorsqu’ils sont encore en cours et que la tragédie qui se développe vous étreint. Disons-le d’abord tout net, c’est une défaite militaire dans les grandes largeurs pour le Karabagh et pour l’Arménie. Ce n’est certes ni la vaillance, ni la détermination qui ont manqué ont Arméniens mais sans doute une incapacité à discerner les évolutions stratégiques lourdes qui les ont privés de tout soutien international, là où l’Azerbaïdjan a pu trouver un appui sans faille en la Turquie et au moins un blanc-seing du côté de Moscou.

Les Quarante jours du Karabagh

Cela fait maintenant plus de quarante jours que l’Azerbaïdjan a débuté une offensive militaire de grande ampleur à l’encontre de sa voisine, la république autodéterminée d’Artsakh (ex Haut-Karabagh). Une quarantaine, c’est à la fois trop court pour préjuger de l’issue finale du conflit et suffisamment long pour en tirer des enseignements qu’ils soient de nature militaire ou politique. Militairement tout d’abord, il faut convenir que cette guerre n’a plus grand-chose à voir avec celle de 1991-1994 qui s’était achevée par la déroute des troupes azerbaïdjanaises face aux résistants arméniens d’Artsakh. Même si Bakou disposait déjà d’équipements lourds, ceux-ci répondaient alors aux canons soviétiques de l’époque : prévalence de l’artillerie et de la cavalerie blindée en soutien à une à l’infanterie. En face, des autochtones arméniens initialement équipés au mieux d’armes de chasse puis du matériel progressivement arraché à l’adversaire. Pour faire simple, on pourrait dire que l’armée art...