L’Arménie vit actuellement des heures inédites où elle semble faire – dans la douleur – l’apprentissage de la démocratie. La session plénière de l’Assemblée nationale qui s’est tenue ce 1er mai restera certainement dans les annales. Après plusieurs heures de débat, les parlementaires ont finalement rejeté la candidature de Nikol Pachinian, le seul prétendant déclaré au poste de Premier ministre. On peut certes regretter ce résultat et les heures d’arguties et de mauvaise foi qui l’ont précédé. Mais après tout, est-ce réellement différent dans nos démocraties avancées ? Où a-t-on jamais vu que des hommes en place se laissent déposséder de leur pouvoir sans opposer de résistance ? Où a-t-on jamais vu que des forces politiques – quoiqu’on pense de leur substrat – ne se rassemblent pas aux heures cruciales pour jouer des logiques de blocs ? Et ne doit-on finalement se féliciter que – peut-être pour la première fois – des parlementaires sortent de leur torpeur et de leur rôle de godillot
Considérations inactuelles d'un bon Européen