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Pour des listes réellement européennes


EUROPE - Dans un peu plus d'un an se dérouleront les élections européennes. Elles permettront aux quelques 507 millions d'habitants des vingt-huit Etats de l'Union européenne -l'adhésion de la Croatie est désormais actée pour le 1er juillet prochain- de choisir leurs représentants au Parlement européen. Ce Parlement, rappelons-le, constitue la seule instance élue de l'Union et jouit de prérogatives très élargies depuis le Traité de Lisbonne.

Dans tout système démocratique sain, ces élections devraient constituer le point d'orgue de la vie citoyenne. Elles devraient susciter un large intérêt populaire, fait de débats intenses portant sur les implications politiques, économiques et sociales des programmes et des visions proposés par les différentes forces politiques en présence.

Mais il est à craindre qu'il n'en soit rien.

Les raisons de la désaffection européenne sont nombreuses, complexes et spécifiques d'un pays à l'autre. Dans les anciennes républiques populaires d'Europe de l'Est, l'idée prévaut souvent que l'on ne s'est pas débarrassé du grand frère soviétique pour tomber sous la coupe du "monstre doux" bruxellois.

A Berlin, on estime désormais que -forte de ses succès économiques- l'Allemagne tracera seule la route que le reste de l'Union devra suivre sans discuter. En France, le jacobinisme le plus étroit qui constitue souvent la règle croit ôter la plus grande part de sa légitimité à une Union conçue au mieux comme starting-block pour jeunes premiers en mal d'ambitions politiques, au pire comme lieu de relégation des anciennes gloires de la représentation nationale.

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