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La Turquie va bientôt adhérer ... à l'organisation de coopération de Shanghai !

Mezentsev et Davutoglu signent l'accord Turco-oriental
Les évolutions récentes de la politique étrangère turque ont de quoi donner le tournis. Après s'être prétendue plus européenne que les pays européens, après avoir courtisé les pays arabes qu'elle entend réintégrer au sein d'un chimérique empire ottoman reformé, voici qu'Ankara annonce en grande pompe - et sans renoncer à ses ambitions précédentes - que la Turquie devient un "partenaire de dialogue" de l'Organisation de Coopération de Shanghaï. Assurément de quoi rassurer l'Occident sur la fiabilité de cet "allié inconditionnel" que serait la "seule-démocratie-laïque-du-monde-musulman".


La Turquie membre de l'Otan a signé ce vendredi un "partenariat de dialogue" avec une organisation de sécurité dominée par la Chine et la Russie et elle a déclaré que sa destinée est en Asie

"C'est vraiment un jour historique pour nous" a déclaré le Ministre turc des Affaires Etrangères Ahmet Davutoglu après avoir signé à Almaty - la capitale commerciale du Kazakhstan - une lettre d'intention avec Dimitri Mezentsev, le Secrétaire Général de l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS). 



"Désormais, par ce choix, la Turquie déclare que sa destinée est la même que celle des pays de l'Organisation de Coopération de Shanghai" a poursuivi Davutoglu.

La Chine, la Russie et quatre Etats d'Asie centrale - le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan ont conçu en 2001 l'OCS comme une organisation de sécurité régionale destinée à lutter contre les menaces constituées par l'Islam radical et le trafic de drogue émanant de l'Afghanistan voisin.

Depuis lors, la puissance impériale russe qui dominait anciennement l'Asie centrale a vue avec appréhension l'expansion économique de la Chine dans cette région riche en hydrocarbure, avec des investissements de Pékin se chiffrant en milliards de dollars dans les infrastructures pétrolières et gazières et avec de larges prêts aux gouvernements de la région.

La Turquie a exprimé sont intérêt pour des liens renforcés avec l'OCS alors qu'elle est de plus en plus irritée par la lenteur des progrès des négociations d'adhésion avec l'Union européenne  [Note Eurotopie: lenteur qu'elle ne doit qu'à elle même et à son intransigeance sur la question de Chypre].


Ankara a commencé les négociations en vue de l'adhésion en 2005 mais n'a refermé qu'un seul des 35 chapitres que chaque candidat doit remplir avant d'être autorisé à adhérer, une lenteur largement due à une divergence d'appréciation à propos de l’île divisée de Chypre [Note Eurotopie: comme Reuters sait trouver les mots pour décrire de manière fleurie l'occupation militaire d'une partie du territoire de l'Union par un pays "candidat" !].

Le Premier Ministre turc, Tayyip Erdogan a qualifié d' "impardonnable" l'attente de la Turquie de rejoindre l'Union et a accusé Bruxelles de ne pas être un partenaire loyal ou authentique.

Alors que la Chine rivalise avec la Russie et l'Occident pour l'accès aux vastes ressources naturelles d'Asie centrale, certains analystes considèrent l'OCS comme un concurrent potentiel à l'OTAN.

Le Kazakhstan, le Kirghizstan et l’Ouzbékistan parlent des langues de la famille des langues turques et Davutoglu a mis en exergue des racines historiques communes, tout en promettant de coopérer avec l'OCS sur les questions économiques et dans la lutte contre les menaces terroristes et le trafic de drogue.

"La Turquie sera membre d'une famille composée de pays qui vivent ensemble non depuis des siècles mais depuis des millénaires" a-t-il dit.

Le statut de "partenaire de dialogue" accordé à la Turquie, et précédemment conféré au Sri Lanka et au Bélarus, est inférieur au statut d'observateur détenu par l'Inde, le Pakistan, la Mongolie, l'Iran et l'Afghanistan qui participent aux réunions de la SCO sans avoir de droit de vote.

Davutoglu, optimiste et souriant, a toutefois souligné que cette statut était "juste le début".

"J'espère que nous serons présent au prochain sommet de Bichkek (la capitale Kirghiz) ainsi qu'aux réunions ministérielles" a poursuivi Davuoglu. "C'est le début d'un long chemin, où nous marcherons ensemble, main dans la main et épaule contre épaule" a-t-il conclu.

(Publié par Michael Roddy)

Commentaires

Anonyme a dit…
vous n'avez pas encore compris! Nous somme le MONDE, Car nous avons écrit l'histoire et nous continuerons à l'écrire. Vous autres les non-touraniens vous n'êtes que des spectateurs et rien d'autre.