De gauche à droite, Bernard Fournier, Philippe Marini et Sophie Joissains |
Le Haut-Karabagh, rappelons-le, c'est ce petit Etat peuplé d'Arméniens qui s'est érigé en République à la suite d'un guerre d'indépendance victorieusement menée voici vingt ans. S'il ne bénéficie toujours pas d'une reconnaissance international, le Haut-Karabagh a su mettre en place des institutions politiques plutôt démocratiques qui, à cet égard, tranchent singulièrement avec celles de l'ancien colonisateur azerbaïdjanais. Celui-ci d'ailleurs ne s'est jamais résigné à la perte de sa colonie de sorte qu'il a fait capoter à plusieurs reprises les solutions diplomatiques conduisant à une paix juste et définitive. C'est en raison de ces actions azéries revanchardes que, presque vingt ans après l'arrêt des combats, le groupe de Minsk de l'OSCE est toujours en charge d'aider les parties prenantes à trouver une issue politique négociée. C'est donc dans ce cadre que les trois Sénateurs français - M. Bernard Fournier (Loire), Mme Sophie Joissains (Bouches du Rhône) et M. Philippe Marini (Oise) ont accepté de se rendre compte par eux-même de la réalité karabaghiote, en dépit des pressions déplacées de l'Azerbaïdjan pour leur interdire ce voyage.
Et le moins que l'on puisse noter est le contraste saisissant entre la dérive autoritaire et maffieuse que la presse internationale a notée au sujet de l'Azerbaïdjan et le constat positif - voire admiratif - des Sénateurs français au sujet du Haut-Karabagh.
Ce dernier leur est notamment apparu "un pays paisible et bien organisé, où la sécurité règne, et où l'Etat accomplit toutes ses missions" ce qui les a conduit à considérer comme "particulièrement utile et opportun de mettre en œuvre la résolution n° B7-0198/2011 du 7 avril 2011, par laquelle le Parlement européen a incité les institutions communautaires à établir des contacts avec les sociétés civiles des entités non reconnues internationalement du Caucase du Sud." En effet, aujourd'hui encore, le Haut-Karabagh est snobé par la Commission européenne au motif qu'il ne constitue pas une entité juridiquement reconnue. Une raison qui n'en est pas une puisque les entités proches que sont l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, pas plus reconnues sur le plan international, bénéficient, elles, de l'aide européenne à la reconstruction et au développement sans même parler de la zone septentrionale de Chypre occupée militairement par l'armée turque et que l'Union européenne cautionne indûment en lui versant des sommes considérables.
Parlant en son nom propre, Philippe Marini, le très respecté président de la Commission des finances du Sénat, "a rendu hommage au courage de la population du Haut-Kharabagh, qui dispose d'institutions démocratiques et pluralistes, et qui, malgré son isolement géographique et avec l'aide de tous les Arméniens du monde, s'est dotée d'équipements éducatifs et culturels de haut niveau, et a progressé dans la voie du développement économique". Mme Joissains a pour sa part proposé que le jumelage de Stépanakert - la capitale karabakhiote avec Aix-en Provence tandis que M. Fournier a salué la population locale dans laquelle il a vu de véritables "cousins germains".
Ceux qui s'attachent à la paix, à la démocratie et à l'amitié entre les peuples ne peuvent donc que se féliciter de cette visite et souligner pour le coup une Grandeur de la France trop souvent galvaudée. Le communiqué des Sénateur se conclut d'ailleurs en soulignant que "cette visite a été motivée par la volonté de connaître la réalité du Haut-Kharabagh, en toute indépendance, et sans céder à quelque pression que ce soit". Espérons que le message sera bien entendu - et compris - du côté de l'Emir de Bakou.
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