Depuis quelques jours, les médias se font l'écho du nouveau leitmotiv du candidat François Hollande. Pris en étau entre l'accélération sarkozyste - toute brouillonne qu'elle est - et l'incroyable dynamique de Jean-Luc Mélanchon, celui qui semblait pouvoir mener une campagne pépère est aujourd'hui sérieusement bousculé par les sondages d'intentions de vote. C'est donc sous la pression de l'urgence que M. Hollande et son entourage ont été quelque peu sommés de trouver un slogan propre à remobiliser le "peuple de gauche" autour de sa personne.
Et celui que ses "amis" décriaient autrefois comme le représentant la "gauche molle" est depuis quelques jours présenté comme le parangon de la "gauche sérieuse". Diantre ! Mais que faut-il donc entendre par là ? Par là je n'entend pas grand'chose comme le disait naguère le regretté Pierre Dac mais - à chaque fois que je tombe sur cette expression de "gauche sérieuse", mon incorrigible esprit potache ne peut s'empêcher de penser à la défunte "vache sérieuse" qui tentait à l'époque de concurrencer une autre pâte molle, la célébrissime "vache qui rit".
Le slogan de la vache sérieuse était alors "le rire est le propre de l’homme ! Le sérieux celui de la vache ! La vache sérieuse. On la trouve dans les maisons sérieuses". Et à supposer que le PS soit une maison de ce genre, c'est vrai qu'il fait sérieux, François Hollande sur sa dernière affiche de campagne. Trop peut-être ! Comme la vache du même nom, il y fleure bon la Quatrième République avec ce mélange de gravité et de bonhomie sans doute propre à rassurer le monde d'hier, celui des Trente Glorieuses, mais guère à réjouir les forces vives de la Nation actuelle.
Et à l'instar de la vache sérieuse, on peut craindre que la gauche sérieuse ne soit qu'une bien pâle imitation de la vraie gauche, celle qui rit parce qu'elle croit encore à ses idéaux. Car finalement que se cache-t-il derrière ce curieux épithète ? La gauche sérieuse ne serait-elle pas cette sociale-démocratie vaguement résignée à n'être plus que cache-sexe du libéralisme ? Celle qui lui sert de mauvaise conscience et de soupape de sécurité en gérant comme elle le peu - c'est-à-dire avec la meilleure volonté du monde et à grand coup de prestations sociales - la paupérisation croissante de la population européenne ? Celle qui a troqué l'espérance du Grand Soir contre les vertus supposées de la dérégulation marchande ? Celle qui ne vibre plus et ne fait plus rêver ?
Il y a cinq ans, en discutant avec Francis Wurtz, alors député européen et Président du groupe communiste et apparentés au Parlement européen, je lui disait : "M. Wurtz, les idées que vous représentez sont actuellement en berne mais elle renaîtront car le système capitaliste est par nature oublieux et il ira toujours vers cette accumulation excessive de richesse qui provoque sa propre instabilité". Bien évidemment, l'Histoire ressert rarement les plats et il est peu probable que la contestation du système prenne à nouveau la forme stalinienne qu'elle adopta durant un demi-siècle. En revanche, et indépendamment de se qu'on peut penser des programmes des uns et des autres et de leur réalisme, on peut raisonnablement considérer que le succès actuel de M. Mélenchon, fondé sur une discours gouailleur, enjoué, pugnace et populo constitue une sorte de prémices de cette renaissance fondée sur l'exaspération et la volonté de résistance des moins favorisés d'entre nous, hélas de plus en plus nombreux.
Et à l'aune de ces considérations, et sans faire tout un fromage de cette histoire, M. Hollande serait sans doute bien inspiré d'apparaître moins sérieux et plus authentiquement socialiste car l'histoire, notamment celle de la vache, démontre que l'original est toujours préféré à la copie.
Et à l'instar de la vache sérieuse, on peut craindre que la gauche sérieuse ne soit qu'une bien pâle imitation de la vraie gauche, celle qui rit parce qu'elle croit encore à ses idéaux. Car finalement que se cache-t-il derrière ce curieux épithète ? La gauche sérieuse ne serait-elle pas cette sociale-démocratie vaguement résignée à n'être plus que cache-sexe du libéralisme ? Celle qui lui sert de mauvaise conscience et de soupape de sécurité en gérant comme elle le peu - c'est-à-dire avec la meilleure volonté du monde et à grand coup de prestations sociales - la paupérisation croissante de la population européenne ? Celle qui a troqué l'espérance du Grand Soir contre les vertus supposées de la dérégulation marchande ? Celle qui ne vibre plus et ne fait plus rêver ?
Il y a cinq ans, en discutant avec Francis Wurtz, alors député européen et Président du groupe communiste et apparentés au Parlement européen, je lui disait : "M. Wurtz, les idées que vous représentez sont actuellement en berne mais elle renaîtront car le système capitaliste est par nature oublieux et il ira toujours vers cette accumulation excessive de richesse qui provoque sa propre instabilité". Bien évidemment, l'Histoire ressert rarement les plats et il est peu probable que la contestation du système prenne à nouveau la forme stalinienne qu'elle adopta durant un demi-siècle. En revanche, et indépendamment de se qu'on peut penser des programmes des uns et des autres et de leur réalisme, on peut raisonnablement considérer que le succès actuel de M. Mélenchon, fondé sur une discours gouailleur, enjoué, pugnace et populo constitue une sorte de prémices de cette renaissance fondée sur l'exaspération et la volonté de résistance des moins favorisés d'entre nous, hélas de plus en plus nombreux.
Et à l'aune de ces considérations, et sans faire tout un fromage de cette histoire, M. Hollande serait sans doute bien inspiré d'apparaître moins sérieux et plus authentiquement socialiste car l'histoire, notamment celle de la vache, démontre que l'original est toujours préféré à la copie.
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